Élections législatives malgaches de 2024

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Élections législatives malgaches de 2024
163 sièges de l'Assemblée nationale
(majorité absolue : 82 sièges)
Sièges en 2019 84
Sièges en 2019 16
Premier Ministre
Sortant
Christian Ntsay
Indépendant

Les élections législatives malgaches de 2024 se déroulent le afin de renouveler les 163 membres de l'Assemblée nationale de l'île de Madagascar.

Le scrutin a lieu quelques mois après l'élection présidentielle ayant vu la victoire d'Andry Rajoelina. Sa formation, Nous tous, ensemble avec Andry Rajoelina (IRMAR), dispose de la majorité absolue dans l'assemblée sortante.

Contexte[modifier | modifier le code]

Andry Rajoelina

Les précédentes élections organisées en mai 2019 voient la victoire de la coalition Nous tous, ensemble avec Andry Rajoelina (IRK, ou Irmar) soutenant le président éponyme. Élu quelques mois plus tôt, ce dernier bénéficie ainsi du soutien de la majorité absolue des députés de l'Assemblée nationale afin de mener à bien sa politique[1],[2]. Son mandat est marqué par les crises sanitaires, sociales et économiques liées à la pandémie de Covid-19, l'invasion de l'Ukraine par la Russie et une sécheresse qui provoque une famine sur l'île en 2021[3]. Le président sortant conserve néanmoins une importante popularité et peut s'appuyer sur un bilan économique qui le voit bénéficier de la confiance des grandes institutions internationales. Rajoelina axe en conséquence sa communication sur son bilan socio-économique, auquel il associe son « Plan Émergence Madagascar » (PEM)[3].

L'élection présidentielle de novembre 2023 voit sa réélection dés le premier tour, dans un contexte de boycott de l'élection par dix de ses douze adversaires. Le taux de participation s'établit ainsi à 46 %, contre 54 % en 2018[4], une baisse largement attribuée aux appels au boycott de l'opposition, qui ne reconnait pas la légitimité du scrutin[5]. Celle-ci, prenant pour source des observateurs internationaux, et des membres de la CENI de manière non officielle[6], situe le taux à 20 %, et conteste ainsi les chiffres officiels[7],[8]. L'élection de 2023 conduit ainsi à une nouvelle crise politique, devenues habituelles dans le pays, aucune élection présidentielle n'y ayant échappé depuis l'indépendance en 1960[9],[10]. Le 1er décembre 2023, La Haute Cour constitutionnelle (HCC) valide définitivement la victoire du président sortant[11],[12],[13]. Son investiture intervient le 16 décembre[14],[15].

Dans ce contexte, les élections législatives de 2024 voient l'opposition comme le gouvernement sortant tenter de mobiliser les abstentionnistes, en particulier en province. Pour une large part réunie au sein de l'alliance Firaisankina, l'opposition renonce au boycott dans l'objectif de placer le président Rajoelina en situation de cohabitation, tandis que l'Irmar cherche à maintenir sa majorité. Sept ministres du gouvernement sortant en démissionne ainsi afin de faire campagne, rejoint par six autres anciens ministres, qui cherchent à mettre en avant le bilan d'Andry Rajoelina. Ce dernier met notamment en avant la construction d'infrastructures en procédant à la « remise officielle » à la population d'une douzaines d'entre elles, suscitant les critiques de l'opposition qui souligne que les inaugurations sont interdites en période de campagne électorale. La majorité présidentielle part favorite en raison de l'absence de candidats des partis de l'opposition dans près de 40 % des 120 circonscriptions électorales, l'Irma se retrouvant même sans aucun opposant dans trois d'entre elles. Cette absence partielle de l'opposition fait la part belle aux nombreux candidats indépendants, qui constituent la grande inconnue du scrutin, au point de figurer en potentiels faiseur de rois[16],[17],[18].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Madagascar est dotée d'un parlement bicaméral dont la chambre basse, l'Assemblée nationale, est composée de 163 députés élus pour un mandat de cinq ans selon un mode de scrutin parallèle.

Sont ainsi à pourvoir une grande partie des sièges au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans des circonscriptions électorales uninominales, auxquels se rajoutent une partie pourvue au scrutin binominal. Ces derniers le sont via un scrutin proportionnel plurinominal de liste bloquée sans panachage ni vote préférentiel dans des circonscriptions de deux sièges chacune. Après dépouillement, les sièges sont répartis selon la méthode de la plus forte moyenne[19].

Ces élections sont les premières depuis l'augmentation du nombre total de sièges composant l'Assemblée, passé par décret de 151 à 163 en mars 2024 afin d'ajuster le scrutin à l'évolution démographique du pays. La répartition attribue ainsi un siège aux circonscriptions de moins de 310 000 habitants, et deux à celles dépassant ce seuil, pour un total de 120 circonscriptions[20].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des législatives malgache de 2024[21]
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Nous tous, ensemble avec Andry Rajoelina (IRD)
J'aime Madagascar (TIM)
Malagasy Tia Tanindrazana (MATITA)
Banjino ny Repoblika
Malagasy miara-miainga (MMM) Nv
LEADER-Fanilo
Ainga Lavitra Ezaka ho an'ny Fanovana
Dina Iombonan-Kevitra
Antokom-Bahoaka Malagasy
Malagasy Tonga Saina (MTS)
Refondation totale de Madagascar
Association pour la renaissance de Madagascar
Union nationale pour la refondation et reconstruction de Madagascar
Parti social-démocrate malgache
Tanora Maroantsetra Miray
Groupe des jeunes malgaches patriotes (GJMP)
Madagasikara Vina sy Fanantenana
Antoka sy Dinan’ny Nosy
Identité, Ambition, Développement
Mouvement pour la démocratie à Madagascar (MDM)
Fiovana Ivoaran'ny eny Ifotony
Groupe libéral de Madagascar
Mouvement national pour l'indépendance de Madagascar
Parti du congrès de l'indépendance de Madagascar
Gasy Mifankatia
Renaissance du parti social démocrate
Fihavanan Avaradrano Mandroso
Parti travailliste malgache
Rassemblement pour le socialisme et la démocratie-Vaovao
Autres partis
Indépendants
Suffrages exprimés
Votes blancs et invalides
Total 100 163 en augmentation 12
Abstentions
Inscrits / participation

Analyse et conséquences[modifier | modifier le code]

Le vote a lieu de 6h00 à 17h00 le 29 mai. Sont notamment présents des observateurs de l'Union africaine et de la Communauté de développement de l'Afrique australe[22]. L'élection a été supervisée par la Commission électorale nationale indépendante. [23]. La sécurité a été renforcée.[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Madagascar: élection présidentielle les 24 novembre et 24 décembre 2018 Africatime
  2. Madagascar: Rajoelina obtient la majorité absolue des députés, selon la Céni
  3. a et b « Election présidentielle malgache : Andry Rajoelina et trois autres candidats sur la ligne de départ », sur Enderi (consulté le ).
  4. « Crise électorale à Madagascar : les observateurs internationaux appellent au dialogue », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Présidentielle à Madagascar: les premières estimations confirment la faible participation », sur RFI, (consulté le )
  6. « Madagascar : La participation est historiquement faible, Andry Rajoelina est en tête », sur Mayotte la 1ère, (consulté le )
  7. AfricaNews, « Présidentielle à Madagascar : forte abstention, l'opposition satisfaite », sur Africanews, (consulté le ).
  8. RFI, « Madagascar: premières contestations après le premier tour de la présidentielle », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  9. Mandimbisoa R., « Sans surprise, Andry Rajoelina en tête – Madagascar-Tribune.com », sur Madagascar-Tribune.com, (ISSN https://www.madagascar-tribune.com/Sans-surprise-Andry-Rajoelina-en-tete.html[à vérifier : ISSN invalide], consulté le ).
  10. « A Madagascar, une crise se profile après une abstention record à la présidentielle », sur Libération, Libération (consulté le ).
  11. « Madagascar : la victoire de Rajoelina définitivement validée par la Haute Cour Constitutionnelle », sur TV5MONDE - Informations, (consulté le ).
  12. Radio France Internationale, « Afrique Madagascar: la réélection d’Andry Rajoelina à la présidence proclamée par la Haute Cour constitutionnelle », sur rfi.fr, RFI, (consulté le ).
  13. « A Madagascar, la réélection d’Andry Rajoelina confirmée », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  14. « Madagascar : l’investiture du président réélu, Andry Rajoelina, aura lieu le 16 décembre - LINFO.re », sur Linfo.re (consulté le ).
  15. « Madagascar : Andry Rajoelina a été investi président », sur TV5MONDE - Informations, (consulté le ).
  16. RFI, « Législatives à Madagascar: les candidats ont aussi tenté de mobiliser les électeurs en dehors de la capitale », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  17. RFI, « Législatives à Madagascar: le président Rajoelina aura-t-il une Assemblée nationale acquise à sa cause? », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  18. RFI, « Madagascar: Andry Rajoelina en tournée présidentielle en pleine campagne des législatives », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  19. MADAGASCAR Antenimierampirenena (Assemblée nationale) Union Interparlementaire
  20. Mandimbisoa R., « Elections législatives 2024 : 163 sièges à pourvoir – Madagascar-Tribune.com », sur Madagascar-Tribune.com, (ISSN https://www.madagascar-tribune.com/Le-nombre-de-deputes-de-l-Assemblee-nationale-passe-a-163.html[à vérifier : ISSN invalide], consulté le ).
  21. « CENI. », sur www.ceni-madagascar.mg (consulté le ).
  22. James Tasamba, « AFRICA Madagascar votes in legislative elections - TRT », (consulté le ).
  23. Mena FM, « Madagascar holds parliamentary elections amidst high stakes, international monitoring - menafm.com », (consulté le ).
  24. Crisis 24, « Madagascar: Increased security, protests likely nationwide through early June amid release of parliamentary election results /update 1 - crisis24.garda.com », (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]